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"Le peintre ne doit pas seulement peindre ce qu'il voit devant lui, mais aussi ce qu'il voit en lui-même."
Caspar David Friedrich

La première mise au carreau que j’ai réalisée m’a été proposée lors d’un cours de peinture aux beaux-arts (années collège). L’idée était de se détacher de la représentation globale d’une image et ne pas penser au résultat final. Faire redescendre la pression du rendu, de l’exactitude des traits… Ce qui était moins académique c’est que, pour être certaine de traiter chaque carré individuellement, je n’avais qu’un carré de l’image à la fois à ma disposition pour dessiner.

 

Le hasard fait que l’image représentait une tête de profil dont on pouvait voir certains éléments internes. A l’époque, j’avais plus prêté attention au profil de ce visage qu’aux détails anatomiques car je voulais coller à la réalité et dessiner parfaitement un visage, un corps… (cf. Sans titre, 1995).

 

La véritable rencontre avec les représentations anatomiques a eu lieu à la fac d’arts plastiques. J’ai découvert la maîtrise du corps humain dont font preuve les artistes de la Renaissance. Que de grands noms !

 

Pendant les cours de dessin académique, j’avais souvent envie de sortir du cadre, de tester de nouvelles techniques ; j’avais très envie de me détourner de cet académisme que je trouvais autant fascinant que pesant. A cette époque, je n’ai pas osé m’en détacher…

 

Après la fac, j’ai abandonné toute pratique artistique pour me concentrer sur ma carrière professionnelle. Cela ne fait que quelques années que j’ai repris mes pinceaux et je ne compte plus les lâcher ! Je m’autorise enfin à détourner et à me réapproprier ce qui me fascine et ce qui me questionne.

 

Dès lors, tout commence avec une représentation de quelque chose qui éveille ma curiosité ou mon intérêt : par le sujet, par les traits, par les ombres et les lumières, par les couleurs… peu importe, seulement, il faut que ça me touche, que ça crée une émotion en moi…

 

La technique : Je reproduis rapidement les lignes principales au pastel sec sur le format que j’ai choisi. Puis je commence à peindre. Il y a souvent des repentirs car je peux changer d’avis sur un trait ou sur un élément. J’aime qu’ils soient visibles car ils donnent à voir certaines constructions de mon dessin et montrent la spontanéité de certains traits.

 

Lorsque la peinture est sèche, j’aime ajouter des détails aux pastels secs et dernièrement aussi aux crayons de couleurs. J’accentue aussi parfois certains traits.

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Le format : contradiction ? J’aime les très grands formats qui permettent de s’immerger dans la toile et j’aime la division car elle me permet de me concentrer sur une petite surface. C’est aussi parfois une question de simplicité car je n’ai pas toujours un espace suffisamment grand pour peindre mes grandes toiles. Je contrôle l’espace et l’émotion que me procure chaque « carré » (qui ne sont pas toujours tellement carrés, car j’aime les asymétries, les incidents, les fractures, les aléas qui vont rendre plus complexe le raboutage).

 

Le support : j’aime beaucoup travailler sur tissu car il y une trame, j’aime le contact avec cette matière. C’est une matière solide qui ne craint pas la déchirure et que je peux exploiter à ma guise, en fonction de mes envies.

 

Le sujet : Mon travail introduit la discussion sur le corps, sur le parcours, le voyage intérieur, les rêves. Savoir comment ça marche, comment c’est fait… J’ai à cœur de m’approprier  l’imagerie médicale pour la réinterpréter à ma manière. Une forme d’expression créative et poétique qui interroge ce qui se passe dans, sous la surface, à l’intérieur.

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